Vous trouverez ci-dessous la réaction de l’association « Pour l’Ukraine »
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L’Ukraine refuse le « Munich » glacial d’Anchorage. Après le sommet de Washington, l’Europe doit faire bien plus pour défendre l’Ukraine. |
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Le tapis rouge a remplacé la ligne rouge Quand Donald Trump accueillait Vladimir Poutine à la base aérienne d’Elmendorf avec tous les honneurs dus à un chef d’État respectable, il franchissait bien plus qu’un protocole diplomatique. La ligne rouge des sanctions contre les pays achetant du pétrole russe s’est muée en tapis rouge pour un criminel de guerre.Dans cette mise en scène soigneusement orchestrée – limousine présidentielle, flatteries retrouvées, rituels du pouvoir – s’esquissait un processus de réhabilitation qui transforme les bourreaux en partenaires de négociation. |
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Un criminel de guerre ne peut devenir un « partenaire respectable ». En traitant Poutine comme un interlocuteur légitime dans son spectacle arctique, Trump a franchi un seuil moral : celui qui sépare la reconnaissance des rapports de force de la banalisation du Mal. Les crimes de guerre deviennent soudain des « différends » à résoudre, la déportation d’enfants un « problème humanitaire » à gérer, l’agression territoriale un « conflit » à pacifier. Cette alchimie sémantique, qui transmute la barbarie en sujet diplomatique, dessine les contours d’un ordre international et d’une réalpolitique où la violence organisée devient négociable – pourvu qu’elle dispose d’une force suffisante pour s’imposer. Le retour des 19 546 enfants déportés, dont seulement 1500 ont été rapatriés : Voilà la 1ère ligne rouge absolue.Mais il y a aussi des centaines de milliers d’autres russifiés dans les territoires occupés. Ces chiffres résument à eux seuls l’ampleur d’un génocide culturel en cours, planifié dès avant février 2022. Face à cette réalité, un point d’espoir émerge du sommet de Washington : Ursula Von der Leyen, Zelensky et Merz ont tous évoqué le sort des enfants. L’initiative « People First » d’Oleksandra Matviichuk, Prix Nobel de la Paix et le combat qu’ensemble nous menons depuis l’été 2022 ont émergé à Washington et rallient même des soutiens inattendus, y compris Melania Trump et du bout des lèvres de son époux. Les enfants ne peuvent être une « monnaie d’échange » dans des négociations. Leur retour doit être une condition non-négociable de tout accord avec la Russie, car il touche l’essence même de ce que l’Europe défend : la dignité humaine contre la raison d’État. |
![]() Les négociations sont vouées à l’échec. Zelensky ne signera aucun document donnant à la Russie la souveraineté sur les territoires qu’elle revendique. Il ne renoncera pas non plus à une région que Poutine aurait exigé de voir capituler : La portion du Donbass qui reste hors du contrôle russe contient certaines des lignes défensives les plus solides d’Ukraine. L’abandonner serait l’équivalent moderne des Accords de Munich que la Tchécoslovaquie fut contrainte de signer en 1938, par lesquels elle acceptait de céder ses régions frontalières critiques et ses défenses à l’Allemagne nazie. Poutine, de son côté, ne peut reculer sans mettre en cause l’essence même de son régime totalitaire.Cette guerre est existentielle pour les deux parties. Un régime néo-totalitaire est condamné à la guerre permanente par sa nature même. Un cessez-le-feu ne peut être établi que par un rapport de force favorable à l’Ukraine. Quant à Poutine il pourrait accepter une « pause » mais seulement sur la base d’une victoire militaire lui permettant de préparer la suite. La Coalition des Pays Volontaires : Enfin, mais insuffisante. Le sommet de Washington a vu naître timidement ce que nous appelions de nos vœux depuis un an, une coalition des pays volontaires pour soutenir l’Ukraine . France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie rejoints par les Baltes, la Pologne, le Danemark, la Suède, la Finlande, la Norvège, les Pays-Bas, la Tchéquie, la Roumanie, le Canada, les Baltes – cette force représente un potentiel considérable. Mais la réalité demeure cruelle : cette coalition reste supplétive d’une Amérique défaillante. Elle ne s’impose ni face à Trump ni dans les négociations. Malgré tout, un pas positif a été franchi qu’il faut saluer et amplifier d’urgence. Car nous attendons bien plus de cette coalition : L’appui déterminé au refus de toute cession territoriale Confiscation immédiate des 200 milliards d’euros russes gelés en Europe. Les pays de la coalition qui détiennent plus de 120Md€ peuvent le faire conjointement et sans l’accord de l’Union Européenne Strangulation maritime : blocage de la flotte fantôme de tankers russes via le contrôle des détroits de la Baltique, de Gibraltar et de la Manche. Livraisons d’armes massives à l’Ukraine, prélevées sur les arsenaux européens ou achetées aux États-Unis. Exigence publique du retour des enfants et de tous les prisonniers, civils ou militaires. L’armée ukrainienne défend l’Europe. Alors que la Russie prépare de nouvelles agressions contre notre continent, cette évidence doit guider l’action. Dans ce moment historique, l’Europe doit choisir. Non entre paix et guerre – fausse alternative quand l’agresseur ne reconnaît que la force – mais entre existence et effacement. Agissez avec nous. Vous trouverez en pièce jointe une lettre type à adresser à votre député à partir de nos tribunes publiées en juillet dans Libération et Ouest-France, toujours accessibles sur notre site avec leurs milliers de signataires Entre cynisme américain et attentisme européen, l’Ukraine face à un été meurtrier L’été qui peut changer l’Europe |
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Pour en savoir plus, allez sur le site de l’association : pourlukraine.com