Les grands défis de ce premier quart du XXIème siècle

Au cours de cette année électorale 2022 nous allons être amenés à faire le choix d’un président de la République et d’élire une majorité parlementaire pour cinq ans. Année importante pour la démocratie française que beaucoup trouve mal en point. Notre pays se trouve confronté comme la plupart des pays à de grands défis que l’on aimerait voir émerger dans cette campagne électorale. Ce qui n’est toujours pas le cas au moment d’écrire ces lignes à moins d’un mois du premier tour de l’élection.

Quels sont ces défis de mon point de vue ?

Le défi climatique

Recul de la biodiversité

La biosphère est un vaste système complexe autorégulé et autoreproducteur de régulations interdépendantes, dans la reproduction duquel la vie, et par conséquent l’espèce humaine, joue un rôle primordial. Le développement de la vie contribue à modifier ce système. L’existence de limites, en-deçà et au-delà desquelles la vie ne peut pas se développer, joue un rôle fondamental dans sa pérennité. La diversité des espèces est un facteur essentiel de sa pérennité.

La biodiversité est compromise. Les effets du changement climatique sont incontestables. La crise environnementale, la crise du développement, et la crise de l’énergie ne font qu’un. Cette crise n’inclut pas seulement le changement climatique, le recul de la biodiversité mais aussi d’autres problèmes liés à la croissance de la population mondiale.

Le changement climatique

La Cop 21, qui s’est tenue en France en 2015, a pris une portée mondiale. Le projet d’accord final, adopté à l’unanimité par les 175 pays participants. Le texte, non contraignant, a fixé l’objectif de limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C, en visant la barre des 1,5°C.

Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) ont augmenté en 2017 après avoir été stables pendant les trois précédentes années. Cette augmentation souligne la nécessité impérative pour les pays de respecter l’Accord de Paris sur le climat et de maintenir le réchauffement planétaire en dessous de 2°C.

Au cours des Cop suivantes de légers progrès ont été enregistrés mais la communauté internationale, en revanche, a échoué à s’engager sur une hausse significative des efforts collectifs dans la lutte contre le changement climatique, malgré les catastrophes qui se multiplient à travers le monde. Lors de la Cop26 en novembre 2021 à Glasgow les pays développés se sont engagés à doubler l’aide consacrée à l’adaptation, mais ils sont loin de respecter leurs engagements.

Le nouveau rapport du GIEC

Le nouveau rapport du Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’évolution du Climat (GIEC) publié le 28 février 2022 dresse à nouveau un bilan alarmant. Le changement climatique, causé par les émissions de gaz à effets de serre, a déjà entamé des effets négatifs généralisés et causé des dégâts irréversibles à l’ensemble des sociétés et de la nature. Toute vie sur terre est devenue vulnérable au réchauffement et en particulier aux évènements extrêmes qui ne cessent de se multiplier. Contenir le réchauffement climatique à 1,5°C réduirait considérablement les conséquences sans pouvoir les éliminer. En cas de dépassement de cette limite les effets négatifs et les dégâts irréversibles augmenteront. Il est donc impératif de contenir ce réchauffement et de prendre rapidement des mesures d’adaptation à toutes ses conséquences. Les auteurs du rapport estiment qu’un développement résilient au changement climatique est possible sur la base de l’équité et de la justice. Mais cela sera de plus en plus difficile si l’on tarde à agir.

Le secrétaire général de l’ONU dit que « ce rapport du GIEC est un atlas de la souffrance humaine et une accusation accablante de l’échec du leadership climatique. Les plus grands pollueurs du monde sont coupables de l’incendie criminel de notre seule maison. » Il appelle les pays à sortir du charbon, à faire une transition vers les énergies renouvelables et à financer l’adaptation aux conséquences du réchauffement à hauteur de 50% des fonds climat.

La rupture de l’équilibre entre la planète et les humains qui l’habitent s’appelle l’Anthropocène. Cette rupture fait ressortir notre immense responsabilité mais crée aussi l’opportunité de redéfinir notre rapport à la terre.

Le défi économique et social

Développement des inégalités

Les études de la World Inequality Database sur les inégalités mondiales publiées en décembre 2021 ont permis de montrer que les pays occidentaux, après avoir connu une baisse des inégalités économiques sur le temps long de l’histoire, sont entrés dans une phase de reconstitution de très fortes inégalités depuis plusieurs décennies, non seulement au niveau des revenus mais aussi au niveau des patrimoines.

Les excès de la mondialisation financière expliquent en partie le creusement des écarts de revenus et de patrimoine ces dernières décennies. Les inégalités culminent à des niveaux historiquement élevés. En moyenne les 10% des adultes les plus riches de la planète captent 52% des revenus mondiaux, lorsque 50% des plus pauvres s’en partagent 8,5%. Les disparités de patrimoine sont plus fortes que celles de revenus. La moitié la plus pauvre de la population mondiale ne possède que 2% de la richesse des ménages tandis que les 10% les plus aisés en détiennent 76%.

L’hégémonie culturelle du néolibéralisme

De nombreux discours conservateurs tentent de donner des fondements naturels et objectifs aux inégalités et expliquent que les disparités sociales en place sont dans l’intérêt de la société dans son ensemble. Selon eux les inégalités sont nécessaires pour accroitre la productivité et la croissance.

Dans la deuxième partie du XXème siècle les prophètes du néo-libéralisme de « l’école de Chicago » sont convaincus que du déchainement des appétits privés jaillira un bien-être collectif. Ils promettent l’opulence par le libre jeu du marché, le plein emploi par la croissance, la productivité par la compétition, la prospérité commune par la rentabilité, la mise en valeur de toute la planète par la libre circulation des capitaux et la richesse monétaire comme valeur suprême.

Les politiques néolibérales sont devenues culturellement dominantes et ont bouleversé le panorama des inégalités. La promesse néolibérale de dynamisation de la croissance par la baisse de la fiscalité des plus riches n’a pas marché. La théorie du ruissellement n’a pas généré la prospérité pour tous. Le recul des politiques de redistribution par la fiscalité a eu pour conséquence d’augmenter les écarts de revenus et de patrimoine au bénéfice des plus riches par rapport aux catégories sociales moyennes sans pour autant sortir du marasme les catégories les plus défavorisées.

Repenser la philosophie politique de l’action publique

Depuis que cette vision néolibérale s’est imposée le taux de croissance des revenus du capital s’est accéléré alors que la croissance des revenus du travail a stagné voire reculé. Sans un rééquilibrage de ces taux de croissance du capital et du travail et sans une politique volontariste de redistribution par la fiscalité et les prestations sociales, les inégalités ne pourront que continuer à se développer.

Le mouvement des « gilets jaunes », la crise sanitaire et la guerre en Ukraine remettent l’État et son intervention stratégique au cœur de la dynamique économique. Depuis deux ans les politiques publiques volontaristes visent à limiter les conséquences de la crise sanitaire et à relancer l’économie. Il est nécessaire de repenser la philosophie politique de l’action publique dans l’économie. Le développement économique tant au niveau national qu’européen ne peut être pensé indépendamment des enjeux environnementaux, des exigences sanitaires, des questions de réindustrialisation, des logiques redistributives et ce dans la perspective d’une diminution de notre dépendance dans tous les secteurs stratégiques que sont l’énergie, l’alimentaire et le sanitaire. Les enjeux sont tels qu’ils nécessitent le retour d’une planification sur le temps long structurant et guidant l’action publique au niveau économique.

La réalisation du profit maximum à court terme ne peut plus être la seule motivation en matière d’activité économique. L’objectif premier de toute société démocratique est d’améliorer le sort de tous. Le bien-être de tous au niveau national comme au niveau international doit être le guide de toute action individuelle et collective. Si l’État continue à laisser le 1% de la population s’accaparer l’essentiel des richesses et mettre à contribution les classes moyennes et populaires, il laisse se développer une désespérance qui ne peut que nuire à la démocratie.

Le défi politique

La fin de l’histoire

Il y a trente ans, Francis Fukuyama prédisait le triomphe du modèle libéral sur toute la planète. Il pense que la 3ème guerre mondiale n’aura jamais lieu mais craint une résurgence du terrorisme et des guerres de libération nationale. Il prédit la fin des idéologies du XXème siècle au profit d’un marché mondial ouvert. Dans les mois qui suivent, le bloc soviétique s’effondre et le monde se transforme. La mondialisation mute en globalisation. La financiarisation de l’économie au niveau mondial, le développement d’un capitalisme dominateur sans limite qui ignore les frontières, la concurrence de tous contre tous entrainent un bouleversement de l’ordre du monde qui ne crée pas le bien-être de tous mais une explosion des inégalités entre les pays développés et les pays en développement et à l’intérieur des pays les inégalités entre riches et défavorisés ainsi qu’un appauvrissement des classes moyennes.

Yoshihiro Francis Fukuyama
Un nouvel affrontement

L’affrontement monde capitaliste contre monde socialiste disparait progressivement et laisse la place à l’affrontement entre démocraties et autocraties. La Chine et la Russie multiplient depuis plusieurs mois les déclarations agressives contre l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et contre les ingérences extérieures. La Chine a pris violement le contrôle total de Hong Kong et a maté les revendications de démocratie dans l’île. Elle ne cache pas sa volonté de se rattacher Taïwan Aujourd’hui c’est la Russie qui, après avoir défié l’occident en Syrie, a envahi l’Ukraine avec pour ambition de la ramener dans le giron russe. Les dirigeants chinois et russes ne cachent pas leur mépris du système démocratique qui est faible et incapable d’assumer des risques importants. Ils louent ensemble l’efficacité de leur système autocratique et se promettent une amitié sans limite.

Le retour de l’arme nucléaire

Alors que, pendant la guerre froide, l’arme nucléaire était destinée à ne pas être employée, son utilisation est aujourd’hui brandie comme possible. Depuis le début de l’offensive en Ukraine, le Président russe agite la menace nucléaire. Il a averti les pays qui s’opposeraient à son intervention qu’ils s’exposeraient à des conséquences « comme ils n’en ont jamais vu ». Les enjeux de la dissuasion reviennent au premier plan.

Souveraineté et autonomie stratégique de l’Europe

L’invasion de l’Ukraine oblige les États Unis à ne pas regarder que du côté de l’Asie et à respecter leurs engagements en Europe. L’Union Européenne doit prendre conscience qu’elle doit d’abord compter sur elle-même pour sa défense devant les orientations futures de la puissance américaine en direction de l’Asie. La guerre en Ukraine aide à cette prise de conscience qu’il n’est plus possible devant ce nouvel ordre du monde, s’il ne l’a jamais été, d’être uniquement dépendant des Américains. Les chars russes en Ukraine et une agression à ses frontières par une puissance nucléaire ont réveillé l’Union Européenne.

Après la crise sanitaire et maintenant la guerre à ses portes qui ont mis en évidence les faiblesses de l’UE et ses dépendances stratégiques, la souveraineté européenne et son autonomie stratégique sont une priorité incontournable.

La nécessité d’une gouvernance mondiale

Plus que jamais le monde est confronté à de multiples défis : dérives financières, épuisement des ressources naturelles, dérèglement climatique, productivisme agricole, manipulations génétiques dangereuses pour notre alimentation, destruction de la biodiversité, rareté croissante de l’eau potable, développement des inégalités inter et intra nationales, menaces terroriste et nucléaire, pandémies virales, dérèglements politiques, … cette liste n’est hélas pas exhaustive. Il s’agit d’une conjonction de crises d’envergure mondiale.

Pour répondre aux problèmes mondiaux il faut des réponses mondiales. Des éléments de régulation internationale et quelques institutions agissent à l’échelle mondiale mais c’est loin d’être suffisant. Les intérêts nationaux prévalent encore en transformant chaque rencontre internationale en séance de marchandages. Comme l’a définie Stéphane Hessel, « la gouvernance mondiale c’est la capacité de s’élever au-delà des marchandages entre intérêts nationaux pour prendre des décisions politiques planétaires au nom de l’humanité. »

L’envergure mondiale des différentes crises auxquelles nous sommes confrontées rend nécessaire, même si cela apparait complètement utopique, au moins une concertation de l’ensemble des pays de la planète. La réforme en profondeur du seul embryon de gouvernance mondiale existant aujourd’hui, l’ONU, semble indispensable. Il reste la seule institution légitime malgré ses faiblesses pour établir un véritable dialogue et affronter les problèmes qui se posent au monde dans un cadre universel démocratique et rénové.

Le défi technologique

Les mutations scientifiques et techniques

Les mutations scientifiques et techniques ont des effets profonds sur l’identité humaine. Le progrès médical a provoqué au XXème siècle un allongement considérable de la vie. Dans le même temps la médecine brouille la définition de la mort. Les enfants qui naissent aujourd’hui ont une espérance de vie de cent ans. La procréation médicalement assistée ne permet pas simplement la naissance d’enfants qui autrement ne seraient pas nés. Elle modifie le désir même d’enfant. Savoir ce qui nous a permis de venir au monde est une question centrale de notre identité subjective. Notre rapport à la santé, à la douleur, au temps, à la mort et à la transmission de la vie, notre manière de nous représenter l’humain et son évolution sont en train de changer. Cela constitue une cassure par rapport à la totalité de l’expérience humaine, ce que Marcel GAUCHET, philosophe, appelle une « rupture anthropologique ».

Confrontation de l’humanité au progrès technologique

Le mouvement transhumaniste voit l’être humain accéder à un stade supérieur de son évolution grâce aux technosciences. Il promeut l’avènement d’un surhomme technologique soustrait à tout ancrage naturel. Il prétend défendre un modèle d’amélioration de l’être humain qui se veut en continuité avec celui promu par le siècle des Lumières. L’amélioration de l’individu et de ses performances physiques, intellectuelles et émotionnelles n’est envisagée que sous l’angle technoscientifique. Cette quête biotechnologique de l’amélioration et de l’augmentation de l’humain occulte la dimension sociale du combat des Lumières pour l’institution d’une société plus juste.

En biologie le clivage entre vivant et non vivant devient problématique. Dans le domaine de l’intelligence artificielle, la différence entre machine et conscience se brouille. Dans le monde numérique, où par définition on ignore les frontières, avec la mondialisation on prétend les abolir. On rêve de s’affranchir des limites du corps, du temps, de l’espace, on s’efforce d’augmenter indéfiniment nos capacités productives, notre confort de vie. Mais une conscience aigüe des limites émerge comme l’autre face de notre présent et révèle une tension entre le désir d’illimité et la conscience des limites.

Contrôler le pouvoir de nuire de la technique

L’individu évolue et se constitue autrement à mesure que bougent les techniques, l’histoire et les sociétés. Il se construit différemment, s’inscrit dans de nouveaux schémas. Longtemps nous avons cru avec le siècle des lumières que la responsabilité des humains était de faire progresser les savoirs, perfectionner les techniques, et ainsi permettre à l’humanité de gagner sa liberté sur terre. Mais l’histoire du XXème siècle a prouvé que sciences et techniques, loin de rendre les humains meilleurs, pouvaient leur permettre de tuer plus. Les progrès des sciences et les raffinements de la culture ne constituent en rien des digues contre la barbarie.

Notre responsabilité est de contrôler le pouvoir de nuire de la technique. Sa puissance est devenue telle qu’une catastrophe pourrait mettre un terme à l’humanité. Avec les nouvelles possibilités de manipulation du vivant, de réorganisation de l’ADN, cette analyse se révèle d’une actualité brulante. Comment faire le tri entre une technique scientifique constituant un progrès légitime et une technique qui menacerait la nature humaine dans son essence biologique ? Préserver les conditions d’une vie éthique collective et démocratique, d’une pensée de la dignité de l’humain, d’une résistance à la prolifération des techniques sous la pression du marché.

La technique n’est pas la science, elle peut devenir de la marchandise, la science pas nécessairement. C’est l’usage capitaliste des techniques, leur rentabilisation immédiate dans la recherche du profit qui favorisent et introduisent des mutations accélérées. La technique est rendue dangereuse par sa prolifération marchande incontrôlée.

La bioéthique, pont entre les sciences de la vie et les valeurs humanistes

La confiance aveugle envers les sciences et les techniques est une erreur, la défiance systématique en est une autre. Ce n’est pas la technique qui est en soit bénéfique ou maléfique, mais les usages qu’on choisit d’en faire. Nous devons rester vigilants quant aux possibles dérives, aux possibles mauvais usages des découvertes scientifiques. Aidons le plus grand nombre à comprendre, à avoir accès aux connaissances, pour que chacun ait les moyens d’un jugement approprié. L’ignorance laisse à un petit nombre la responsabilité des choix qui peuvent être sujet à toutes les influences et notamment à la pression économique dès lors que les découvertes qui ont des applications à grande échelle, laissent entrevoir une rentabilité financière. Gardons un œil critique sur les conséquences sociales et les dérives possibles de la recherche et ses applications. Veillons à faire participer la société au débat sur les orientations de la recherche en biologie et ses applications.

Mettre les sciences et les technologies au service de l’humanité

L’interdépendance des différentes espèces au sein d’un écosystème n’est plus à démontrer. Les activités humaines détruisent des équilibres naturels, produisent des gaz à effet de serre, provoquent le réchauffement climatique, épuisent les stocks d’énergie que l’on sait limités. L’idée que l’humain peut détruire le monde terrestre et ainsi se détruire lui-même émerge et pose le problème des limites de l’activité humaine et de sa responsabilité vis-à-vis de la nature. L’humain est une partie d’un tout qui a la particularité d’être responsable de la conservation de ce tout. Nous devons prendre conscience de nos limites et développer un humanisme différent, un humanisme de la diversité.

Plus que jamais, avec sens des responsabilités et sagesse, l’homme a besoin des principes éthiques des Lumières pour mettre les sciences et les technologies au service de l’humanité et non l’inverse.

Conclusion

Selon la constitution française l’élection présidentielle, quoiqu’on en pense, devrait être un moment privilégié pour permettre aux citoyens de faire des choix importants pour les cinq années à venir. Plutôt que des catalogues de mesures déterminées le plus souvent par des analyses de marketing politiques destinées aux catégories de population dont on souhaite s’attirer les suffrages, mesures qui le plus souvent seront rendues obsolètes par l’évolution du monde, nous aimerions savoir comment les différents candidats comptent faire face à ces grands défis que nous venons d’énumérer et quel type de société ils comptent mettre en œuvre. Ce sont les réponses à ces défis et les grands choix sociétaux qui, en fonction de l’évolution de la situation, détermineront avec un minimum de cohérence les mesures qui devront être prises par les gouvernants en principe sous le contrôle des citoyens. C’est en sollicitant les citoyens sur ces grands choix que l’on pourra revivifier notre système démocratique et les faire se prononcer sur ce qui influencera vraiment leur vie à venir.