Depuis quelques mois nous assistons à une hausse des prix de l’énergie. Avec l’augmentation du Gaz et de l’électricité nous subissons une flambée du prix des carburants.
Le gouvernement, pour compenser cette dernière, a décidé d’attribuer une indemnité inflation de 100 euros aux Français gagnant moins de 2 000 euros nets par mois. Le plafond retenu correspond au salaire hexagonal médian soit 1,6 smic. Le coût budgétaire annoncé par le premier ministre sera de 3,8 milliards d’euros, étalés entre 2021 et 2022. Cette indemnité ne sera soumise ni aux cotisations sociales ni à l’impôt sur le revenu. Elle ne cible pas uniquement les automobilistes mais un ensemble de ménages sur critères de revenus. Le gouvernement a préféré cette solution à une baisse des taxes car elle est moins couteuse et vise ceux qui en ont le plus besoin.
Il faut savoir que deux taxes principales s’appliquent sur le prix hors taxes de l’essence et du gazole en France : la TICPE (Taxe Intérieure sur la Consommation des Produits Énergétiques) et la TVA. Ces taxes représentent 57% en moyenne du prix du carburant à la pompe. Le ministre de l’économie s’est opposé à la baisse des taxes en signalant que diminuer d’un centime par litre de la TICPE coûte déjà 400 millions à 500 millions d’euros par an. En fait cette prime est un tour de passe-passe qui ne va rien couter au budget de l’État. Tous à vos calculettes !
Il s’agit d’un calcul approximatif à partir d’hypothèses mais assez proche de la réalité.
Prenons le cas d’un automobiliste qui fait 14000 kms par an et qui dispose d’un véhicule qui consomme 7 litres de carburant aux 100 kms. Sa consommation annuelle sera de 7 x 140 soit 980 litres.
Le prix moyen du carburant est aujourd’hui de 1,60 € soit une augmentation de 0,30 € sur un an. Le coût supplémentaire pour l’automobiliste sera sur un an, en supposant que le prix du carburant n’augmente plus, de 980 x 0,30 € soit 294 €. La prime de 100 €, pour ceux qui la touchent, ne représente qu’un tiers du surcoût annuel pour l’automobiliste.
Après ce calcul au niveau individuel, élargissons le calcul sur l’ensemble des français toujours en supposant que le prix du litre de carburant n’augmente pas pendant un an. Sur les 0,30 € d’augmentation moyen du prix du litre de carburant, 57% en moyenne vont à l’État. Donc sur un an, un automobiliste en consommant ses 980 litres va rapporter 0,171 € x 980 soit 167,58 € de taxes supplémentaires. Pour 35 millions d’automobilistes l’encaissement par l’État d’un supplément de taxes sera de 167,58 € x 35 000 000 soit 5,865 milliards.
Conclusion
En clair une prime de 100 € pour 38 millions de français qui va couter 3,8 milliards d’euros entre décembre 2021 et janvier 2022, va être largement compensée par une recette supplémentaire des taxes sur un an de 5,865 milliards d’euros. C’est ce que j’appelle un beau tour de passe-passe un peu comme le blocage du prix du gaz qui sera compensé ultérieurement quand le prix du gaz baissera. Petites mesures qui prennent les citoyens pour des billes et qui ne sont pas à la hauteur des enjeux de la transition écologique.
Qui s’étonne que le prix des carburants à qques centimes près est le même que soit la marque, les modifications de prix se font le même jour, à la même heure …. nous sommes me semble t il dans un système économique concurrentiel …
Il est clair qu’il y a entente entre les différents distributeurs … entre les rafineurs … entre les producteurs …
L’entente n’est elle pas illégale ?