Les conséquences économiques de la crise sanitaire

Avec les attentats du 11 septembre 2001 et la crise financière mondiale de 2008, la pandémie du coronavirus est la troisième et plus grave crise économique, financière et sociale du XXIème siècle estime le secrétaire général de l’Organisation de coopération et de Développement économiques (OCDE).

En considérant que le confinement va s’étendre au moins jusque fin avril soit sur 45 jours, c’est comme si l’année était réduite de 12,5%.
L’activité industrielle est en baisse de 44% en moyenne dans le pays. L’industrie automobile est pratiquement à l’arrêt.
L’industrie manufacturière est aussi substantiellement affectée, avec une perte d’activité de près de moitié, de même que les autres services marchands, avec une baisse d’environ un tiers.
Les secteurs les plus touchés sont la construction, qui a perdu environ les trois quarts de son activité normale, et ceux du commerce, des transports, de l’hébergement et de la restauration, pour lesquels l’activité a reculé des deux tiers environ.
Air France a signalé que 90% de sa flotte est au sol. Son activité est ainsi réduite jusqu’au moins fin avril. La SNCF a aussi considérablement réduit son activité.
L’agriculture et l’industrie agroalimentaire, la cokéfaction, le raffinage et la production d’énergie, les services non marchands ou les services financiers et immobiliers sont moins sévèrement touchés.

La Banque de France a annoncé le mercredi 8 avril que la production intérieure brute (PIB) avait reculé de 6% au premier trimestre 2020 et déclaré que le pays était entré en récession.
L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) confirme ce jeudi 9 avril, que la perte d’activité économique est évaluée à plus d’un tiers du produit intérieur brut (PIB, – 36 %) et maintient l’estimation, donnée le 26 mars, d’une perte de PIB de 3 points par mois de confinement.

Plus de 400 000 sociétés françaises ont déposé un dossier pour passer en activité partielle. Les secteurs du commerce, de la réparation automobile, de l’hébergement, de la restauration et de la construction sont les plus touchés. Le ministère du travail a indiqué que dans le privé plus d’un salarié sur cinq est en chômage partiel.
L’ensemble de ces éléments donnent une idée de la violence du coup de frein qui est infligé à l’économie française.

La situation est plus ou moins comparable dans toute l’Europe. La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) estime que l’Union Européenne est face à « l’un des plus grands cataclysmes macroéconomiques des temps modernes ». Elle plaide pour un total alignement des politiques budgétaires et monétaires et un traitement égal des pays à un moment où les dirigeants de l’Union Européenne n’arrivent pas à se mettre d’accord sur les modalités d’intervention.

Le confinement de plus de la moitié de la population mondiale et la réduction pour ne pas dire l’arrêt des activités non essentielles de la majorité des pays a pour conséquence un ralentissement drastique de l’activité économique au niveau mondial.
Les économistes de l’Organisation Mondiale du commerce (OMC) prédisent une chute du commerce mondial de marchandises comprise entre 13% et 32% en 2020.

La crise est mondiale et seule une réponse coordonnée au niveau mondial permettrait de la surmonter globalement. Malheureusement chaque pays croit qu’il s’en sortira mieux tout seul et c’est le règne du chacun pour soi.


9 avril 2020

Auteur/autrice : Maurice

Retraité, diplômé en sciences économiques, j'ai été enseignant, chercheur en sciences sociales, syndicaliste, mutualiste militant, chef d'entreprise d’économie sociale. Depuis mes études je suis intéressé par l'épistémologie en sciences sociales et la pluridisciplinarité. J'ai créé ce blog pour m'exprimer et échanger avec ceux qui le souhaitent.

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