introduction
Combien de fois n’avons-nous pas entendu ou lu cette expression suivie d’un point d’exclamation dans la bouche de journalistes ou d’hommes politiques ?
L’intention est louable. Il s’agit de briser l’équation simpliste : islam = islamisme = terrorisme. Il s’agit de prévenir « l’amalgame ». Éviter les stigmatisations et les violences qu’elles peuvent déclencher.
Pour viser la paix sociale, affirmer que les djihadistes n’ont rien à voir avec l’Islam c’est considérer que le monde musulman n’est pas concerné par les fanatiques qui se réclament du Coran. C’est suggérer que les djihadistes n’ont aucun lien avec l’islamisme qui n’a lui-même aucun rapport avec l’islam.
Ces prises de position présentent deux inconvénients comme le souligne Jean BIRNBAUM, journaliste au « Monde » dans son livre « un silence religieux » publié au seuil.
D’une part il occulte la diversité du monde musulman qui n’est pas un. D’autre part il prend à revers tous les musulmans qui opposent la quête spirituelle à la violence. Selon l’islamologue Christian JAMBET l’islam se présente comme la religion du Livre qui parachêve le judaîsme et le christianisme. Mais la question est de savoir comment on envisage le Livre, comme un texte qui appelle une interprétation symbolique ou comme une collection de commandements à respecter à la lettre ?
Pour lutter contre le racisme, les préjugés, écarter les amalgames, objectifs sur lesquels nous ne pouvons qu’être d’accord, plutôt que de marteler l’idée selon laquelle « l’islam n’a rien à voir » avec les terroristes, admettons que le djihadisme constitue la manifestation la plus sanglante d’une conception de l’islam, son instrumentalisation politique, et son utilisation à des fins idéologiques et étatiques.
Voyons dans un premier temps ce que contient le coran sur lequel s’appuient les plus radicaux.
Puis je rappellerai que les autres religions ont eu aussi et peuvent avoir encore leurs intégristes.
En suivant, je citerai quelques intellectuels de culture musulmanne partisans d’un islam des lumières qui veulent moderniser l’islam.
Nous verrons ensuite les valeurs fondamentales de la république qui ne sont pas négociables. A titre d’exemple nous évoquerons les accomodements raisonnables au Québec qui ne font que mener dans l’impasse.
Pour terminer nous verrons l’importance fondamentale de la laïcité pour faire face à la situation avec un appendice sur le voile qui est l’objet de tant de controverses.
- Que contient le coran ?
L’islam s’appuie sur le coran
Il y a dans le Coran des sourates qui invitent à la guerre, au massacre et à l’égorgement des infidèles. Mahomet lui-même a été un chef de guerre qui allait personnellement au combat. Les textes qui décrivent les faits et gestes du prophète nous donnent des informations : le prophète égorge, tranche des têtes , ordonne des exécutions. Ses propos sont raportés : « Sachez que le paradis est sous l’ombre des épées ».
Michel ONFRAY, dans son livre « penser l’islam » publié chez Grasset, cite ces textes du Coran qu’il dit avoir lu crayon à la main. Voici quelques citations.
Sur les incrédules :
« Exterminez les incrédules jusqu’au dernier »
«Ce n’est pas vous qui les avez tués, mais Dieu qui les a tués »
« Combattez les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de sédition »
Sur l’antisémitisme :
« Les juifs s’efforcent de corrompre la terre »
« C’est un peuple criminel »
« Tout juif qui vous tombe sous la main, tuez le »
Sur les polythéistes :
« tuez les polythéistes partout où vous les trouverez »
Sur la misogynie :
« Les femmes ont des droits équivalents à leurs obligations, et conformémént à l’usage. Les hommes ont cependant une prééminence sur elles – Dieu est puissant et juste »
Les hommes ont autorité sur les femmes, en vertu de la préférence que Dieu leur a accordé sur elles »
« Admonestez celles dont vous craignez l’infidélité »
Sur le mariage ;
« la famille décide pour elle »
Sur l’homophobie :
L’homosexuel est la figure de l’abomination »
Il y a donc des textes belliqueux cela ne fait aucun doute.
Mais il y a aussi des textes pacifiques et des messages non bellicistes. La contradiction est dans le texte.
- Les autres religions
Il y avait dans le nouveau testament les mêmes contradictions. Pendant plus de mille ans, loin d’une vision de paix, de tolérence, d’amour, l’Eglise, le vatican, les croisades, l’Inquisition, les génécides des amérindiens se sont appuyés sur le Jésus en colère. Que n’a-t-on pas tué au nom de Dieu ?
L’Eglise a longtemps fait et défait les puissants de l’occident. La papauté avait un programme politique. Depuis la révolution française jusque 1905 c’est une longue bataille qui est livrée pour se libérer de l’lingérence de l’Eglise sur la vie politique. La gestion des cimetières, le droit à des funérailles civiles, l’état civil, le droit de divorcer, l’instruction publique, la laïcisation de l’hôpital, la suppression des prières publiques à l’ouverture des cessions parlementaires, le financement des cultes, etc…. la liste n’est évidemment pas exhaustive ! Pour résumer rappelons la phrase de Victor Hugo : « L’Eglise chez elle et l’Etat chez lui ! ». Déjà à l’époque ce qui était en jeu c’était la domination des consciences. À partir du XXe siècle, malgré quelques soubresauts, l’Eglise a du peu à peu abandonner son pouvoir temporel. Mais toutes les occasions sont bonnes pour tenter des retours en arrière notamment sur l’école privée confessionnelle.
Le judaïsme, bien que non prosélyte et ayant subi des violentes persécutions durant vingt siècles n’a pas échappé à ces questionnements. Les ultrats ortodoxes juifs occupent des quartiers entiers de Jérusalem, absorbés dans la lecture incessante de la Torah, interdisant à leurs enfants toute autre étude, séparant les femmes des hommes dans les transports publics. Dans plusieurs avions de la compagnie israêlienne des passagers ont demandé à être séparés des femmes, qui sont un danger pour l’âme. Devant le refus du commandant de bord ils sont restés debout dans les couloirs, en chantant des psaumes.
Si aujourd’hui certains justifient l’existence de l’État d’Israël par une promesse divine, ils empêchent l’établissement d’une paix future avec les pays arabes qui, eux aussi, en appellent à Dieu pour expliquer guerres et attentats meurtriers.
Toutes les religions ont leurs fondamentalistes et aucune n’échappe à des dérives intégristes.
Dans tous les cas la séparation du spirituel et du temporel est ce qui permet d’en sortir.
- Moderniser l’islam
Mais cette séparation ne semble pas prendre pour l’instant au niveau de l’islam.
Et pourtant cette idée de séparation accompagne toute l’histoire de l’Islam. Nabil MOULINE, historien et politologue, chercheur au CNRS, dans son ouvrage intitulé : « le Califat », histoire politique de l’Islam, nous décrit comment la recherche de l’unité de l’Oumma (communauté des musulmans) est jalonnée de luttes entre pouvoirs politiques et tenants de l’orthodoxie religieuse, chacun voulant s’appuyer sur l’autre et vice versa mais toujours pour s’assurer la domination du monde arabo-musulman, le califat étant la symbiose des deux.
Au XIXème siècle des intellectuels musulmans commencent à plaider pour une modernisation de l’Islam et influencés par les démocraties occidentales poussent à une séparation du politique et du religieux.
Leur analyse est la suivante :
Dès la disparition du fondateur de l’Islam, une monarchie s’installe. Le califat est une institution humaine. Son titulaire n’est pas le chef religieux de la communauté mais un leader politique dont le pouvoir repose sur la force militaire, ce qui fait de lui un tyran. Donc les musulmans n’ont pas à regretter la chute de régimes autoritaires qui n’ont rien à voir avec l’Islam.
Dans son livre « Le retour du califat » publié chez Gallimard, Mathieu GUIDER, professeur des universtés et agrégé d’arabe énumère les différents califats qui se sont succédés depuis la mort du prophète pour aboutir finalement à l’état Islamique en Irak et au Levant, Daech en arabe.
Aujourd’hui de nombreux intellectuels de culture musulmane s’investissent dans la modernisation de l’Islam. Quelques exemples !
Malek CHEBEl, Anthropologue des religions et philosophe algérien a écrit un « Manifeste pour un islam de lumières », 27 propositions pour réformer l’islam. Il rappelle que l’islam est pluriel, et qu’il est aussi vivant. Il rappelle que dans le passé, l’islam a été novateur dans bien des aspects de la vie.
Rachid BENZINE, islamologue politologue et enseignant franco-marocain, est une des figures de proue de l’Islam libéral francophone. Il plaide pour humaniser les croyances et inscrire l’islam dans le temps des hommes. En 2004, il a publié « Les Nouveaux Penseurs de l’Islam », dans lequel il présente des intellectuels musulmans qui préconisent une relecture du Coran à l’aune des sciences humaines.
Abdelwahab MEDDEB, écrivain et poète tunisien, a écrit trois ouvrages dénonçant l’islamisme et appelant à une réforme radicale de l’islam, plus exactement du Coran et de son exégèse.
Adonis, poète syrien, estime que les Européens ont réussi à s’adapter à la modernité. Il faut séparer l’islam de l’État et aider les Arabes à rompre avec leur passé et l’obscurantisme. Si on est d’accord sur le principe de laïcité, on peut changer beaucoup de choses. La foi est comme l’amour, elle relève de l’expérience personnelle. La France est le pays des droits de l’homme, de Descartes et de Baudelaire, et elle doit aider à refonder la société laïque arabe, à promouvoir la liberté, la création, l’ouverture vers l’autre.
Abdel SAMAD, politologue germano égyptien, ancien membre des « frères musulmans » repenti devenu athée, estime que l’Occident a intérêt à soutenir les forces laïques et démocratiques dans le monde musulman. Et en Egypte, il faut encourager la critique de l’islam au lieu de la réprimer sous prétexte de discours de haine. En apaisant les islamistes et en accommodant leurs demandes obscurantistes dans nos institutions, on ne fait que retarder un processus qui serait salutaire pour les musulmans eux-mêmes, et pour l’humanité. Selon cet auteur il est impossible pour le monde islamique de progresser et d’innover avant qu’il ne se libère de ses démons, de ses complexes, de ses interdits et avant qu’il ne transforme l’islam en religion purement spirituelle invitant ses adeptes à une relation personnelle avec le créateur sans interférence de la part de quiconque fusse un prophète, un individu, une institution ou une mafia religieuse dans sa pratique de la religion ou dans sa vie quotidienne.
Salman RUSHDIE, écrivain, auteur des « Versets sataniques » dans un entretien publié par « Marianne » le 16 décembre 2012, à propos de l’islamophobie dit « qu’on assiste depuis quelques années à des tentatives répétées de musulmans pour éviter toute discussion, toute critique de l’islam, en les qualifiant d’«islamophobie». Il est vrai que se développent en Europe des mouvements d’extrême droite qui s’en prennent aux minorités. Ce n’est évidemment pas acceptable, mais ce n’est pas la même chose de défendre des individus et de défendre leurs idées en interdisant de les discuter. L’islam n’est pas une race et l’idéologie n’est pas une catégorie éthnique. »
Accordons plus de place à ces idées de modernisation de l’islam en mettant en avant ces intellectuels de culture musulmane qui ne sont pas moins représentatifs que les fous de dieu ou ces « associations de lutte contre l’islamophobie » qui sont plus actifs à dénoncer les défenseurs de la laïcité qu’à condamner les terroristes islamistes.
- Regardons les choses en face
Déjà après les attentats du 11 septembre, le philosophe Jacques DERIDA appelait à tout faire pour que dans le monde arabo musulman ne prédominent pas les courants qui poussent au fanatisme, à l’obscurantisme, au mépris cruel des droits de l’homme et de la démocratie, au non respect de la vie. Il faut aider ceux qui luttent dans ce sens de l’intérieur.
Nous ne devons pas, comme le dit Elisabeth BADINTER, avoir peur d’être traité d’islamophobe en défendant la laïcité. Pas plus d’être assimilé à l’extrême droite. Ne nous laissons pas intoxiquer par les arguments des défenseurs des intégristes.
Nous avons le droit et même le devoir d’avoir vis-à-vis de l’islam les mêmes exigences que vis-à-vis des autres confessions c’est-à-dire :
• la séparation du religieux et de l’Etat, le respect de la liberté de conscience,
• la primauté de la démocratie sur la théocratie donc de la loi répubilcaine sur la loi religieuse ,
• le respect des droits de l’homme
• l’égalité homme femme.
C’est aux musulmans de faire évoluer l’Islam mais, en revanche c’est aux républicains de s’assurer que la pratique des cultes et leur organisation respectent les principes de la République.
Nous devons empêcher que le religieux revienne en force, car c’est le religieux fondamentaliste qui est incompatible avec la démocratie, lorsqu’il prétend se substituer à la loi commune.
Ce n’est pas en abandonnant ou en renonçant aux principes fondateurs de notre République que l’on aidera les musulmans en désarroi à se soumettre à la loi commune.
- Les accommodements raisonnables
Certains plaident pour plus de compréhension et de bienveillance et souhaitent trouver des compromis avec les revendications identitaires.
Dans ce domaine l’exemple du Quebec est édifiant. L’écrivain et essayiste d’origine algérienne Djemila Benhabib*, qui vit au Québec, décrypte ce pays, où l’Etat semble s’enliser dans la logique des « accommodements raisonnables ».
Port d’un casque à l’école maternelle exigée par les parents pour que leur enfant n’entende pas la mécréante mélopée d’une comptine pour enfants ou l’impureté d’un morceau de flûte à bec.
A propos d’un différent sur le port du Kirpan à l’école – un poignard considéré comme un symbole religieux par les tenants de l’orthodoxie sikhe – à l’école, Les juges ont estimé que l’interdiction absolue n’était ni logique ni raisonnable. «La prohibition totale de porter le kirpan à l’école dévalorise ce symbole religieux et envoie aux élèves le message que certaines pratiques religieuses ne méritent pas la même protection que d’autres.
Dans une recommandation écrite datant de 2007, classée comme «fiche culturelle», le service de police de la Ville de Montréal conseille par exemple à ses policières de faire appel à leurs collègues de patrouille de sexe masculin lors d’interventions dans la communauté juive hassidique.
L’accommodement qui a fait couler le plus d’encre récemment concerne Zunera Ishaq. Arrivée au Canada en 2008, cette pakistanaise de 29 ans contestait un décret ministériel qui imposait aux femmes de se présenter à visage découvert à la cérémonie d’assermentation pour l’obtention de la citoyenneté. Face à l’offensive de la jeune Pakistanaise, le décret ministériel a été invalidé. C’est finalement le 9 octobre 2015 qu’elle est devenue canadienne… le visage couvert, son mari à ses côtés, vêtu d’un costume gris rayé et filmant la scène. C’est une Victoire symbolique typique du «djihad juridique» dans lequel se sont lancés les islamistes.
Pris à son propre piège, l’État s’est enlisé dans la logique des particularismes religieux. Mais comment distinguer une religion de l’intégrisme religieux, d’une secte ou encore d’une croyance marginale ? C’est là le principal reproche à l’égard des accommodements qu’a formulé l’ancienne juge de la Cour suprême, Claire L’Heureux-Dubé. Une fois à la retraite, cette inconditionnelle de la laïcité et de l’égalité a estimé que «les raisonnements juridiques ont ouvert la porte à des accommodements déraisonnables»
Dans le monde anglo-saxon enlisé dans le communautarisme certains vont jusqu’à envisager l’instauration de tribunaux islamiques respectant la charia pour la communauté musulmane.
- La seule solution : la laïcité
La loi de 1905 dans son article 1 indique que « la république assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.» Dans son article deux « la République ne reconnait, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». Déjà à l’époque il s’agissait de combattre l’intolérence, le racisme et l’antisémitisme. Jaurès lors des nombreux débats sur la loi de séparation dit que « l’église est devenue le centre de résistance à la démocratie et au progrès humain. Tout cela est d’une actualité brulante mais doit s’appliquer à un autre intégrisme.
Pour Caroline FOUREST c’est en faisant front contre l’intégrisme que l’on fera baisser le racisme. Ni capitulation devant l’islamisme ni persécution dit-elle pour paraphraser Ferdinand BUISSON. Nous devons faire face aux deux dangers que sont le racisme et l’intégrisme. Il ne faut pas nier l’existence de réactions racistes, il s’agit de racisme au sein de la société mais pas d’un racisme d’Etat. Au contraire l’Etat est protecteur de la liberté de religion, de croire ou de ne pas croire. Aujourd’hui l’Etat est moins dûr vis-à-vis de l’intégrisme islamique qu’il ne l’a été vis-à-vis de l’intégrisme catholique.
L’école publique laïque est l’instrument de lutte contre le racisme et l’intégrisme islamique. Déjà Condorcet assignait à l’instruction publique la lutte contre les préjugés, l’intolérance et les superstitions… ». Enseigner la laïcité, son histoire et la spécificité de la conception française de la laïcité est essentiel. Démontrons comme le fait Caroline FOUREST que la laïcité n’est pas un glaive contre les religions mais un bouclier contre l’intégrisme religieux et le racisme.
- Le voile
Quelque mots sur le port du voile qui est l’objet de tant de discussions et d’inquiétudes.
Le voile intégral est interdit par la loi car il n’est pas acceptable de cacher son visage dans l’espace public. La raison justifiant cette loi est la sécurité pas la laïcité. Tout signe religieux ostentatoire est interdit par la loi dans les services publics et à l’école pour les élèves. Là aussi cela a été justifié par la necessité de maintenir l’ordre public dans l’école.
Donc pas de voile pour les agents des services publics et pour les élèves.
Dans la République française chacun est libre de s’habiller comme il l’entend. Dans quelle société serions-nous si la loi devait décider de comment chacun doit se vétir ? Mais cela ne nous interdit pas non plus de débattre de ce que signifie le port du voile contraint ou volontaire pour l’image et la place que l’on se fait de la femme dans le couple et la société.
Dans le même entretien cité plus haut Salman Rushdie s’exprime sur le voile :
« Je suis personnellement un opposant féroce à toutes les formes de voile. Je viens d’une famille musulmane. Mes parents étaient plutôt laïcs, mais une grande partie de ma famille ne l’était pas. Mon grand-père avait fait le pèlerinage à La Mecque, ma grand-mère était très conservatrice et beaucoup de mes tantes et cousines se décrivaient elles-mêmes comme des musulmanes pratiquantes. Mais aucune de ces femmes n’aurait jamais consenti à porter aucune forme de voile! Elles considéraient toutes que c’était l’un des instruments d’oppression de la femme dans le monde musulman, qui renvoie aux autres interdictions : de conduire, de rencontrer des hommes en public, etc. Le hidjab, le niqab, la burqa, le tchador font partie d’un même projet de réduire la population féminine en esclavage. »
Le problème ce n’est pas la laïcité c’est l’intégrisme comme le dit Catherine KINZLER à propos du burkini dans un entretien au Figarovox. Le port du «burkini» sur une plage publique, pas plus que celui d’une soutane ou d’une kippa dans la rue, ne relève d’une question de laïcité: c’est une fausse question laïque. Cela ne veut pas dire que ce «burkini» ne soulève aucun problème, ni qu’il soit anecdotique. C’est une tentative de banalisation du totalitarisme islamiste. Le port du burkini n’est pas un simple geste communautariste c’est un jalon supplémentaire qui s’ajoute à tous ceux posés par une version ultra-réactionnaire et totalitaire de l’islam politique.
Delphine HORWILLER, rabin très critique du patriarquat au sein de la tradition juive, souligne justement que quand une femme à la tête couverte, généralement élégante, cultivée et se disant «féministe», dit « JE choisis librement de me voiler. Mon droit est bafoué par une société qui décide à ma place que mon voile est un étendard dont je devrais me justifier», le JE resonne comme un NOUS de revendications communautaires, c’est la voix de groupes identitaires qui s’abritent derrière l’histoire individuelle.
Le voile dans son désir d’affichage symbolise un projet politique de domination antiféministe.
En conclusion
Il est absurde de prétendre que tout ça n’a rien à voir avec l’islam, il est la conséquence directe d’une vision litérale et fondamentaliste du coran, un livre écrit il y a 1400 ans dans un contexte aujourd’hui complètement obsolète. Mais il n’y a pas qu’un islam, tous les musulmans ne sont pas des fanatiques. Mais ne soyons pas angéliques sachons que nous devons mener une bataille idéologique et politique car notre conception de la société est mise en cause. Ce combat implique un devoir de réprobation publique, dans le cadre et les limites du droit commun, la défense de la laïcité, la dénonciation de la propagande antilaïque, mais aussi de désenclaver les ghettos, sauver l’école publique, avoir les mêmes exigences vis-à-vis de toutes les religions comme par exemple mettre fin au statut concordataire de l’Alsace Loraine.
La laïcité est une valeur essentielle qui peut unir les hommes et les femmes, elle est indissociable de la défense du triptique républicain, Liberté Egalité Fraternité.
Au travers de la laïcité nous défendons un projet de société qui est universaliste, humaniste, féministe, égalitaire, de liberté et de démocratie. C’est un combat permanent car rien n’est définitivement acquis.
Comme le disait Victor Hugo cité par Mohamed SIFAOUI lors d’un colloque organisé par le Comité Laïcité République et la LICRA : « La liberté consiste à choisir entre deux esclavages, l’égoïsme et la conscience. C’est quand on choisit la conscience que l’on devient libre ! »
Février 2017
Bibliographie :
« La laïcité au quotidien » Régis Debray Didier Leschi
« Fitna au cœur de l’islam » et « La fracture » Gilles Kepel
« Eloge du blasphème » et « Génie de la laïcité » Caroline Fourest
« Croyance » Jean Claude Carrière
« penser l’islam » Michel Onfray
« un silence religieux – la gauche face au djihadisme » Jean Birnbaum
« Islamistan » Claude Guibal
«Le choc des décolonisations » Pierre Vermeren
« Le califat » histoire politique de l’Islam, Nabil MOULINE
« Le retour du califat » Mathieu GUIDERE
Le blog de Catherine KINTZLER et de nombreux articles publiés par l’Obs, Marianne, Le monde, etc…
Colloque organisé par la LICRA et Le Comité Laïcité République : « Faux amis de la laîcité et idiots utiles »